Tonte sous le rang
L’itinéraire tonte sous le rang consiste à conserver un enherbement spontané et le maîtriser grâce à des outils qui vont faucher l’herbe entre les ceps.
Intérêts et points de vigilance
Conserver l’herbe sous le rang fournit plusieurs services : structure et aération du sol, apport de biomasse organique, réduction de l’érosion, maintien de la biodiversité. Facile à mettre en place, cette pratique est adaptée à certaines configurations où le passage d’outils mécaniques peut causer des dégâts, dans des parcelles en pente, vigoureuses, ou en cas de présence importante d’herbe au printemps.
Pour mettre en place un enherbement sous le rang il est important de privilégier des parcelles à réservoir en eau ou nutriments suffisant, ou avec un matériel végétal vigoureux. Au bout de quelques années, la composition du couvert se stabilise avec des espèces qui peuvent s’avérer plus ou moins concurrentielles.
Cette technique d’entretien du sol sous le rang nécessite une vitesse d’avancement réduite (2 à 4 km/h). En fonction de la conception de l’outil, l’approche de la souche est plus ou moins précise (possibilité de zone non tondue autour du pied).
Etape de mise en œuvre, détail de la pratique
Les outils de tonte sous le rang les plus courants comprennent les tondeuses intercep à lames et à fils.
Le nombre de passages conseillé va de 2 à 5 tontes /an selon les conditions météorologiques du millésime et le niveau de “propreté” attendu. Le premier passage est décisif pour la pousse de l’herbe.
Un premier passage tardif (à partir d’avril) ralentit la repousse et limite le développement d’espèces concurrentielles au profit d’une plus grande diversité floristique. Cet itinéraire peut être couplé à un itinéraire classique avec des disques émotteurs et des lames interceps.
Semis sous le rang
La pratique consiste à semer des espèces pérennes sous le rang. Le choix se porte sur des espèces ayant une bonne capacité d’occupation au sol sans développer une hauteur importante, et présentant une concurrence réduite vis-à-vis de l’eau et de l’azote.
Intérêts et points de vigilance
Les espèces implantées sont sélectionnées pour leur intérêt agronomique et leur compatibilité avec la conduite de la vigne : couvert gazonnant et concurrence limitée.
Il est tout de même important de privilégier des parcelles à réservoir en eau et en nutriments suffisant, ou avec un matériel végétal vigoureux. Cette pratique s’insère dans une reconception de l’itinéraire technique : fertilisation organique, adaptation de la gestion des inter-rangs si besoin pour limiter et/ou compenser la concurrence hydro-azotée du couvert sur la vigne.
Plusieurs conditions sont nécessaires pour une bonne implantation :
- Préparation du sol sur le rang pour créer un lit de semences propre et émietté
- Positionnement du semis précoce (fin août / début septembre)
- Doses de semis suffisantes ex : 30 kg/ha pour les trèfles
- Dans le cas d’un historique herbicides sous le rang : mettre en place une transition avec travail du sol (au moins 2 à 3 ans) pour décompacter le sol et limiter l’impact de la rémanence des herbicides
L’actuelle limite à la démocratisation de cette pratique, au-delà de la difficulté technique à implanter le semis, est le manque de matériel adapté :
- Le semis mécanique nécessite de positionner les éclateurs sous le rang et d’installer un élément de rappui (autoconstruction).
- Le semis par hydromulching est en cours de développement et d’adaptation à la filière vigne.
Etapes de mise en œuvre, détail de la pratique
Le choix des espèces : Le choix se porte sur des espèces ayant une bonne capacité d’occupation au sol sans développer une hauteur importante. Le besoin de maintenir une concurrence réduite vis-à-vis de l’eau et de l’azote est aussi un critère de choix, avec par exemple les légumineuses (trèfles blanc nain, souterrain, fraise, lotier) pour leur autonomie azotée et leur comportement gazonnant.
La préparation du sol : Il est nécessaire de préparer un lit de semence par un travail du sol intercep (disques émotteurs par exemple) et de mettre le rang “à plat” pour favoriser une bonne répartition des graines.
Le semis : Pour semer, le matériel encore en cours de développement doit associer trémie, éclateurs positionnés sous le rang et élément de rappui (petit rouleau).
L’entretien du couvert : Il est nécessaire de faire quelques tontes en saison grâce à des tondeuses intercep. Éviter le passage de brosses de type épampreuses qui risquent d’endommager le couvert semé.
Les atouts et contraintes des tontes et semis sous le rang
Type de pratique | Les atouts | Les contraintes |
Tonte sous le rang | Facilité de mise en œuvre Maintien de la biodiversité (selon les espèces, attractif pour la faune auxiliaire) | Risque de concurrence et impact sur la vigueur et le rendement Hauteur de végétation dérangeante si élevée Vitesse d’avancement réduite lors des tontes (2 à 4 km/h) |
Semis sous le rang | Espèces sélectionnées : couvrantes et peu poussantes en hauteur Implantation prévue pour se maintenir plusieurs années | Coût et technicité d’implantation Hétérogénéité du recouvrement spatial et temporel Besoin de préparation du sol avant semis Manque de matériel de semis et de connaissances sur les itinéraires techniques |
Les partenaires
et le Consortium des 12 structures viticoles partenaires du projet ESSOR : EPLEFPA Bordeaux Gironde (Châteaux Dillon, Grand Baril – Réal Caillou et La Tour Blanche), Château Anthonic, Château Cormeil Figeac, Cave de Rauzan, Château Méric, Château Haut Saint Georges, Cave des Vignerons de Buzet, Vignobles Bardet, SCEA Chatrix, Vignobles Chatelier
Les financeurs
et le Consortium des 12 structures viticoles partenaires du projet ESSOR : EPLEFPA Bordeaux Gironde (Châteaux Dillon, Grand Baril – Réal Caillou et La Tour Blanche), Château Anthonic, Château Cormeil Figeac, Cave de Rauzan, Château Méric, Château Haut Saint Georges, Cave des Vignerons de Buzet, Vignobles Bardet, SCEA Chatrix, Vignobles Chatelier